Le narrateur, un homme apprêté pour sortir, trouve devant la porte de sa maison un putois. Surpris, il s’éloigne avec précaution, s’amuse de marcher avec le petit animal sur les talons, mais s’inquiète vite de se savoir suivi. S’engage alors un jeu de piste et de cache-cache. La victime du putois obstiné rapporte cette course poursuite absurde et drôle, à pied, en taxi, dans une ville américaine, peut-être New-York, dans la haute société, à l’opéra, au jardin public, au parc d’attraction, au cimetière, au bout d’une impasse jusqu’au souterrain. Il n’obtient rien des motivations du putois. Sa seule issue : changer de quartier et de maison. Malgré une nouvelle vie toute en couleurs, il pense au putois, se demande ce qu’il fait et où il est. Il part à sa recherche et le prend en filature histoire de s’assurer qu’il ne recommence pas à le suivre …
L’histoire simple et drôle, au comique soigné façon cartoons, est mise en images, animées et humoristiques, par un graphisme sobre et élégant, entre les dessins de presse et les comic strip. Les décors intemporels dans les tons passés, à l’effet sépia, gris, blanc, chair, est le support d’un dessin dynamique, au trait crayonné noir ponctué de rouge, tel l’attribut du clown, sur le nez du putois, le nœud papillon de l’homme et le rouge classique dans le bouquet de roses. Mimées, les gestuelles et expressions sont pleines d’émotions et de sensations. Les illustrations se multiplient et s’accélèrent au rythme de la poursuite et sont centrales aux temps de pauses. Les protagonistes sont élégants et attachants, un putois aux courbes élancées et gracieuses, un homme en costume et queue de pie. Pas un instant le lecteur ne soupçonne une intention, seul le jeu et le souci de l’autre semblent motiver ce couple improbable.
Dès 4 ans.
Le putois qui m'aimait, Mac Barnett, Patrick McDonnell, Milan, février 2016,40 pages, 13,50€, 9782745972910